Aujourd'hui, c'était un jour assez spécial. C'était le jour de son anniversaire, à Anna. elle aurait eu ses 16 ans, cet âge qu'elle attendait avec impatience, mais elle en a décidé autrement [ . . . ]
Sa mère avait tout préparé pour passer un anniversaire chaleureux et familial, quelque chose de simple et de beau, tout comme l'aimait sa fille, Anna. Un repas assez copieux avait été concocté avec amour et cuisait doucement sur le feu. Le doux parfum envahissait chaque pièce de la maison ce qui eu, pour conséquence, de mettre l'eau à la bouche à toute la petite famille. Anna aussi, avait l'eau à la bouche, mais pas forcément pour les mêmes raisons...
Il était bien dix-neuve heure lorsque la mère d'Anna monta pour la prévenir de l'arrivé des invités. Elle devait être prête depuis déjà un bon moment, d'après sa mère, alors une fois arrivée à la porte de sa chambre, elle déposa trois coups qui raisonnèrent dans toute la chambre.
_ Chérie, les invités vont arriver, l'avait prévenue sa mère.
Il n'y eu aucune réponse. Elle frappa alors un peu plus fort en se souvenant de la tendance de sa fille qui était d'écouter de la musique à un volume sonore assez élevé grâce à ses écouteurs... Mais si seulement elle savait.
* * * * *
Une lettre à peine fermée, de l'eau plein le parquet, le verre rempli à moitié, les draps défaits, le sourire effacé, les yeux fermés, le souffle coupé.
Anna aurait du, aujourd'hui, avoir ses 17 ans. sauf qu'elle n'était plus là, Anna. Elle était partie un an plutôt, pour rejoindre un monde bien plus beau, et bien plus vaste. En effet, il y a un an, jour pour jour, la jeune fille s'était donnée la mort et avait laissé pour seule explication une lettre. Une lettre qui expliquait pourquoi.
" Maman,
Tu vas certainement m'en vouloir d'avoir choisi ce jour, le jour où tu m'as mise au monde, où tu as travaillé pour m'avoir, moi, Anna, ton petit bébé. Je sais que c'est débile ce que je fais, que je ne devrait pas, que je suis inconsciente. je sais aussi que tu n'aurais pas voulu que j'arrête tout en un coup. Tu aurais aimé me voir, forte et battante comme d'autre l'aurait été, mais je ne suis pas comme ça...Je ne suis pas comme les autres.
Tu sais maman, quand je serais morte, je serais toujours là, pas physiquement, je sais, mais je serais là quand même. J'ai hâte de mettre fin à tout ça, si tu savais. Je n'en peu plus, mon corps me répugne. J'ai des milliers et des milliers de traces sur mon corps. Surtout des bleus et des cicatrices, à vrai dire. Maman, il m'a fait mal, il m'a humilié. Il a pris ma vertu et ma dignité. Tout à la fois. Au début, il été charmant, attirant. Un vrai Gentleman. Maman, je te promets, il a d'abord touché mon corps avant de s'attaquer à mon cul. Le problème dans tout ça, c'est que je ne le voulais pas. Il m'a forcé à accepter. Enfin, il ne m'a pas laissé le choix, au fait. Il a été brusque et sans c½ur et ça m'a littéralement déchiré de l'intérieur. J'ai eu tellement mal que j'ai du te mentir en disant que je dormais chez une amie, mais j'aurais pas du, parce qu'il n'a pas arrêté, il a continué, encore et encore. Il tirait du plaisir à me voir souffrir. je n'ai pas apprécié un seul moment. C'était douloureux. Tellement douloureux qu'aujourd'hui, j'en saigne encore. Tellement douloureux que j'arrive pas à pleurer, j'arrive pas à en parler. Je ne peux même pas te dire ce qu'il m'a fait. Je n'y pense pas. Ce mot est tellement... c'est tellement horrible. Je sens encore ses mains parcourir mon corps, sa bouche parcourir mon coup et je le sens encore s'engouffrer, m'écarteler... Et, comme si ce n'était pas suffisant, j'en fais des cauchemars, plus vrais que nature. Je ressens exactement la même douleur, dans chacun de mes membres. Et si je ne le fais pas, jamais ça ne cessera...
Alors si aujourd'hui tu m'en veux, je te comprends. Mais comprends moi aussi, j'en ai besoin. j'ai besoin de ça pour partir tranquille. Je sais que je vous ai laissés derrière moi... et ça me ronge. Mais c'est déjà trop tard maman. Je viens d'avaler les dernières pilules. Je ne sais pas vraiment à quoi elles servent, mais je sens déjà la délivrance. Je vais déjà beaucoup mieux. Dit "Au revoir" à tout le monde. Et me [ . . . ] "
Anna n'avait même pas fini sa lettre. Et dans tous les sens du terme, on pouvait que, la petite Anna était partie trop tôt.
Suicide.
